La Cavale : Intervalles

Les intervalles, en musique, auront tenu éveillé plus d’un quidam en carafe face au solfège. Petite vengeance adorable, La Cavale en crée un spectacle aux entrées multiples. En trois formes courtes, on rapporte le son au corps, la musique à la danse. Puis on reformule en sens inverse. Six artistes et trois duos. Autant de possibilités pour sauter d’un intervalle à l’autre. Précaution sublime, chaque duo des Intervalles est mis sur un même pied d’égalité. La musique n'est ni un support, ni une illustration, le corps ni une traduction, ni une redite. Dans l’épure des impros solo, chaque danseur et danseuse déploie des trésors d’inventivité en écho, en contradiction aussi, va chercher la friction, le paradoxe. Peur de rien, du côté de ces poitevins. Le corps comme décor, et la musique comme guide intérieur, preuve que l’immatériel a encore de longs et beaux jours devant lui. L’intervalle, plus durable qu’Interville.